Selon une étude Michael Page Technology (2021), seulement 20% des professionnels de l’IT sont des femmes. La sécurité de l’emploi et l’employabilité figurent en haut des préoccupations des femmes dans la tech : deux tiers des professionnelles du secteur ont choisi le salariat. Trop souvent, ce choix implique de surmonter les inégalités hommes-femmes qui caractérisent le milieu. Pourquoi les femmes peinent-elles tant à faire carrière dans la tech ?

Comment s’expriment les inégalités hommes-femmes dans la tech ?

Les inégalités hommes-femmes en entreprise touchent tous les secteurs. Si l’on peut témoigner d’une progression dans le bon sens dans les métiers de la tech, le recrutement et le leadership restent peu inclusifs.

La problématique se trouve des deux côtés. D’une part, les RH peinent à dénicher les profils disposant de toutes les compétences requises. D’autre part, les femmes peinent à se positionner face au recrutement  sur fond de marché du travail pénurique avec des besoins spécifiques. Enfin, les femmes sont présentes dans la tech, mais occupent surtout des fonctions transverses riches en soft skills (gestion de projet, optimisation des systèmes, etc.) et développent moins de compétences techniques, plus recherchées et fortement rémunérées.

Aider les femmes à valoriser leur place dans la tech repose sur un combo gagnant d’actions liées à la fois à l’environnement de travail, l’employabilité des talents et au leadership.

Un recrutement ouvert aux femmes

La démocratisation de l’IT auprès de toutes les femmes. Si Ada Lovelace a créé le premier programme informatique, les rôles modèles chez les femmes dans la tech contemporaines restent rares et peu accessibles. Pourtant, le secteur de l’IT, en permanente évolution, déborde d’opportunités. Les entreprises qui s’attachent à établir des partenariats avec des écoles d’ingénieur ou des centres de formation aux métiers de l’informatique ont vu juste !

User de la détection de potentiel dans le processus de recrutement. Puisque tout métier de la tech demande des formations régulières, il s’agira de détecter les soft skills et traits de caractère propices à l’apprentissage. Le recrutement prédictif permet d’évaluer la capacité d’adaptation, la flexibilité cognitive (liée à l’apprentissage), la curiosité, l’ouverture d’esprit et les motivations de la personne. 

Uniquement revoir le processus de recrutement et embaucher plus de femmes pose une approche trop simpliste. S’arrêter là serait ignorer les mécanismes qui entravent la progression des femmes dans la tech.

Aider les femmes en adaptant sa gouvernance

Aider les femmes c’est soutenir la parentalité en entreprise. Les salariés pères ont aujourd’hui le droit à 28 jours de congés paternité, encourageons-les à les utiliser. Car un père qui passe plus de temps auprès de son nouveau-né apporte une aide précieuse à la mère, même si elle est aussi en congé maternité.

Revoir les leviers de l’équité salariale. L’étude Michael Page relève que le salaire de la majorité des professionnels du secteur de l’informatique excède les 50 000 euros. Or seulement 43% des femmes actives dans ce même secteur touchent une rémunération équivalente. Faire la lumière sur les pratiques de rémunération permettrait de voir où les écarts se creusent. Une plus grande transparence des salaires assurera également des promotions équitables

Dans le dernier rapport Women in Tech TrustRadius, pour 39% des femmes interrogées, le biais de genre serait l’obstacle principal à leur évolution de carrière, notamment dans les promotions. Comment instaurer une reconnaissance plus équitable ? Certaines entreprises augmentent automatiquement tous les salariés à poste et compétences égales lorsque l’un d’entre eux obtient une promotion. La tech offre des possibilités d’émancipation pour les femmes, tant économiques et que sociales. Arriver à une équité salariale dans ce secteur à forte rémunération revient à claquer la porte aux inégalités hommes-femmes.

Des formations pour renverser les inégalités hommes-femmes

Embrasser les nouveaux métiers de la tech. La data offre de nouvelles perspectives d’inclusion pour les femmes, parce que les métiers qui y ont attrait requièrent un mélange de compétences à la fois techniques et transversales. Caractéristique de la tech, l’employabilité se traduit aussi par la montée en compétences techniques liées à la R&D. Par ces efforts de formation ciblés, les employeurs peuvent aider les femmes à accéder aux métiers les plus prisés de la tech.

Les femmes manquent d’outils pour se positionner avec efficacité. 50inTech propose des bootcamps pour les femmes de la tech. Au programme : du coaching personnalisé, des outils pour construire leur carrière pas à pas et des conseils avisés comme des ateliers de négociation de salaire. Parce que l’union fait la force, la formation ouvre aussi l’accès à tout un réseau de femmes dans la tech. L’organisation répertorie et collabore avec des employeurs qui garantissent des conditions de travail favorables aux femmes en les mettant en contact avec les talents qu’ils recherchent. Leur objectif ? Arriver à 50% de femmes dans la tech d’ici 2050.

Quand aider les femmes de la tech impulse la transformation d’entreprise

Les inégalités hommes-femmes nous demandent de porter notre regard vers l’avenir. Deux tiers des femmes interrogées ont avoué ne pas avoir de possibilités d’évolution de carrière claires. La longévité de carrière est un réel sujet et il est crucial de revoir la gestion de talent afin d’aider les femmes à mieux équilibrer la progression professionnelle et leurs projets de vie comme un projet d’enfant, qui impacte davantage la carrière de la mère que du père. On peut commencer par revoir l’équation entre l’âge ou l’ancienneté et les promotions ou les opportunités de mobilité en entreprise, par exemple.

 

Une culture d’entreprise propice à la parité

Les inégalités hommes-femmes doivent être combattues au quotidien, dans les bureaux, les mails et les couloirs. L’enquête Trust Radius rapporte que 72% des femmes ont fait l’expérience de la “bro culture”, que nous traduisons par l’entre soi masculin. La moitié des femmes qui quittent le milieu de la tech le font pour des raisons de discriminations subies au travail. Des plaisanteries mal venues jusqu’au harcèlement sexuel, le milieu de la tech passe encore trop souvent l’éponge sur les comportements sexistes. De toute évidence, des formations s’imposent pour apprendre à identifier les comportements sexistes et discriminatoires.

Toute entreprise doit commencer par proposer une QVT plus propices à l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Proposer en priorité des horaires flexibles et un choix du lieu de travail pour les salariées qui ont des enfants ou encore une personne âgée à charge. Il faudra également bien insister sur le droit à la déconnexion, notamment auprès des managers.

Autant l’admettre, la tech a encore beaucoup de chemin à faire dans la valorisation des femmes. Mais le jeu en vaut la chandelle parce que le secteur regorge de métiers gratifiants, bien rémunérés et surtout passionnants !