Réembaucher un ancien salarié n’est pas une pratique rare dans le monde professionnel. Le phénomène des « employés boomerang » existe depuis longtemps, car de nombreuses entreprises reconnaissent l’importance de redonner une chance à d’anciens collaborateurs.

Toutefois, une telle décision ne doit pas être prise à la légère. En effet, en dépit des nombreux avantages, embaucher à nouveau un ancien salarié présente tout de même des risques. Ainsi, afin de bénéficier au mieux desdits avantages et réduire à minima les risques, il est essentiel de mettre en place un processus bien défini et de prendre en compte divers facteurs clés.

Dans ce contexte, cet article présente les meilleures pratiques pour réembaucher un ancien salarié avec succès et s’assurer que tout se déroule comme souhaité.

Élaborer une politique de réembauche

La mise en place d’une politique dédiée est la première étape recommandée pour toute entreprise qui envisage de réembaucher un ancien salarié. Cette politique permet de mettre en place un processus structuré pour gérer le retour d’anciens employés, souvent appelés « employés boomerang ».

Une politique de réembauche joue également un rôle essentiel en déterminant quels anciens employés peuvent potentiellement réintégrer l’entreprise et lesquels ne le peuvent pas. En effet, il est important de prendre en considération les raisons du départ de ces employés.

Par exemple, certains ont pu quitter l’entreprise en raison de leur perception d’un manque d’opportunités pour faire progresser leurs carrières.

D’autres, par contre, ont pu partir dans l’espoir de relever de nouveaux défis et de prendre davantage de responsabilités ailleurs. Dans ces cas, ils pourraient être des candidats appropriés pour un retour et leur réembauche serait pertinente pour lutter contre la pénurie de talents.

Cependant, si un ancien employé a quitté l’entreprise dans des circonstances défavorables, telles qu’un comportement non professionnel, des conflits avec des supérieurs ou des collègues, ou une performance insatisfaisante, il serait judicieux de limiter ou d’empêcher leur réintégration.

En mettant en place une politique de réembauche claire, l’entreprise définit les critères et les procédures pour évaluer les candidats potentiels parmi les anciens employés, contribuant ainsi à une gestion plus efficace des retours au sein de l’organisation.

Tenir compte de l’avis de son équipe

Lorsqu’une entreprise envisage de réembaucher un ancien salarié, il est certain que cela influencera la dynamique de l’équipe. Il est donc judicieux d’impliquer les membres de l’équipe dans cette décision.

Qu’il soit envisagé de réembaucher un ancien salarié après une rupture conventionnelle ou de réembaucher un ancien salarié licencié, ceux-ci doivent être informés de la possibilité du retour de cet employé et leurs avis doivent être sollicités.

Une telle démarche permet d’engager et fidéliser ses collaborateurs dans la gestion des questions les affectant directement.

Ici, il est capital pour l’employeur qui souhaite réembaucher un ancien salarié, d’être attentif aux réactions de son équipe, qu’elles soient positives ou négatives. Si la majorité de l’équipe est favorable à cette décision, cela augmente les chances d’une transition en douceur.

Il est également important de prendre en compte l’atmosphère actuelle de l’équipe, en particulier si de nouveaux employés ont été recrutés depuis le départ de l’ancien salarié.

L’employeur se doit d’évaluer comment la personnalité de l’ancien employé s’intégrera avec l’équipe actuelle. Cela lui permettra de prendre une décision éclairée quant à la réembauche et d’anticiper les ajustements nécessaires pour garantir une harmonie au sein du groupe.

Faire passer un entretien avant de réembaucher un ancien salarié

Au même titre que les avantages et inconvénients du recrutement interne, réembaucher un ancien salarié présente des bienfaits et des désavantages variés.

Pour cette raison, il est capital de faire passer un entretien à l’ancien employé afin de déterminer si sa réembauche servira réellement l’entreprise.

Évaluer les compétences actuelles de l’ancien salarié

Avant de réembaucher un ancien salarié, il est capital d’évaluer ses compétences actuelles. C’est cette évaluation qui permet de déterminer si les compétences de ce dernier sont toujours alignées sur les exigences de poste.

Cette démarche est d’autant plus pertinente si l’ancien salarié est appelé à occuper un nouveau poste. Il peut, par exemple, être utile de lui demander des exemples concrets de réalisations récentes au cours de l’entretien.

L’objectif est d’identifier si l’ancien salarié a maintenu ou amélioré ses capacités et garantir ainsi qu’il peut toujours contribuer de manière significative à l’entreprise.

Discuter des attentes réciproques

Lors de l’entretien visant à réembaucher un ancien salarié, les attentes de l’entreprise à l’égard de celui-ci doivent être clarifiées.

Pour que tout se déroule bien à l’avenir, il est crucial pour l’organisation de s’assurer que l’ancien employé comprend les évolutions, les responsabilités et les objectifs du poste.

De son côté, ce dernier également se doit d’exprimer ses propres attentes en termes de rôle, de rémunération et de développement professionnel. Il peut, par exemple, souhaiter que l’entreprise puisse promouvoir un parcours agile de mobilité interne.

Cette communication ouverte et honnête crée un cadre solide et propice pour une réembauche réussie, en minimisant les risques de désaccords futurs et en favorisant une collaboration harmonieuse au sein de l’équipe.

Préparer la réintégration

Avec le passage du temps, toute entreprise est appelée à évoluer. De ce fait, il est impératif de prévoir un processus de réintégration complet pour l’ancien salarié afin qu’il soit « à la page », bien que celui-ci ait déjà fait partie de l’organisation par le passé.

Ce processus de réintégration peut inclure la conception d’un guide d’accueil qui condense l’essentiel des informations de l’entreprise qu’il doit connaître.

Il peut également être envisagé pour la réintégration de désigner un parrain ou une marraine parmi les collaborateurs avec lesquels l’employé n’a pas encore travaillé.

Cette approche l’aide à redécouvrir l’entreprise sous un nouvel angle et à rester à jour sur les évolutions en termes de processus et de culture d’entreprise. Elle peut également l’aider à vite se réapproprier les valeurs pour développer l’esprit d’équipe.

Suivre les progrès du salarié réembauché

Une fois que l’entreprise parvient à réembaucher un ancien salarié, la gestion continue de son parcours professionnel au sein de l’entreprise est cruciale. Il est essentiel de surveiller sa progression et de veiller à ce qu’il se sente épanoui après son retour.

Le maintien d’une communication ouverte est essentiel dans cette démarche. Il faudrait pour cela solliciter régulièrement le salarié réembauché pour :

  • Connaitre son ressenti ;
  • Identifier d’éventuelles difficultés auxquelles il pourrait être confronté ;
  • Recueillir ses suggestions pour améliorer son expérience au sein de l’entreprise.

Cette approche favorise une relation constructive et démontre l’engagement de l’entreprise envers le bien-être de ses collaborateurs.

Par ailleurs, offrir des opportunités de formation et de développement continus au salarié réembauché est une stratégie gagnante.

Cela lui permet de renforcer ses compétences, de rester à jour dans son domaine et d’évoluer dans son rôle. En encourageant la croissance professionnelle, l’entreprise stimule la motivation et la fidélité de l’employé, tout en contribuant à son propre succès.

En somme, réembaucher un ancien salarié ne marque pas la fin du recrutement, mais plutôt le début d’un partenariat qui peut être productif et épanouissant si un bon processus est mis en place.